Jadis, le gendarme était cette figure connue de tous, qui, même en appliquant la loi, savait distinguer l'homme de l'acte, la faute du destin, et tendait parfois la main plutôt que de la refermer en poing.
Aujourd’hui, il semble que l'humain ait été remplacé par des cases à cocher, des procédures à suivre à la lettre, sans égard pour l'histoire ou les circonstances de chacun.
Un homme qui lutte pour remonter la pente, qui tente de se reconstruire, est trop souvent catalogué sans ménagement, jugé non pas sur ses efforts mais sur son apparence ou son passé.
Il ne s’agit plus de comprendre, mais d’étiqueter.
Cette déshumanisation, cette rigidité aveugle, elle est le symptôme d’un mal plus profond , une société qui ne sait plus écouter.
La gendarmerie, autrefois garante d’un équilibre entre autorité et proximité, semble se retrancher derrière des barrières invisibles, se méfiant de ceux qu’elle est censée protéger.
Une méfiance réciproque s’installe alors, empoisonnant les relations et transformant chaque contrôle, chaque intervention, en bras de fer inutile.
Mais pourquoi en est-on arrivé là ?
La réponse est multiple.
D’un côté, un État centralisé qui impose des directives uniformes, ignorant les spécificités locales.
De l’autre, des agents sous pression, confrontés à une délinquance réelle, certes, mais aussi à une précarité grandissante, à des jeunes et moins jeunes sans repères, à une colère sourde qui gronde depuis des décennies.
La France,la Guadeloupe va mal ?
Peut-être parce qu’elle ne sait plus faire la différence entre autorité et autoritarisme, entre justice et contrôle.
Peut-être aussi parce qu’elle a oublié que la force n’est jamais aussi puissante que lorsqu’elle est empreinte de sagesse et de discernement.
Reste alors une question essentielle : comment renouer le lien ?
Comment redonner aux forces de l’ordre leur rôle de protecteurs plutôt que de simples exécutants ?
Car une société qui ne fait plus la différence entre un homme en chute et un homme en fuite est une société qui court elle-même à sa perte.
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