Si la République marche en arrière, c’est qu’elle a peut-être glissé sur la flaque de ses contradictions, ou qu’elle cherche, à tâtons, le chemin qu’elle a perdu dans les méandres du temps.
Mais attention !
Une marche arrière peut aussi être une prise d’élan.
Le recul stratégique du félin avant le saut décisif.
Peut-être sommes-nous dans cet entre-deux, ce moment où l’histoire hésite entre la régression et la renaissance.
Quarante ans !
Quarante ans de promesses qui s’effilochent, de réformes qui tournent en rond comme un chien après sa queue, de discours enflammés qui finissent en cendres tièdes.
Oui,c’est plus que flagrant, c’est une évidence qui crève les yeux, un soleil de midi qu’aucune ombre ne saurait masquer.
On a troqué les grandes ambitions pour de petits arrangements, les idéaux flamboyants pour des compromis sans saveur.
Et pendant que la République patine, d’autres avancent, sans se retourner.
Mais alors, la question qui brûle les lèvres ?
Que faire ?
Se lamenter en regardant le rétroviseur, ou mettre les mains sur le volant et forcer la route ?
La République a peut-être les freins bloqués, mais l’histoire, elle, ne s’arrête jamais.
Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
On pousse, ou on regarde le train partir sans nous ?
Je pense que nous sommes dans un mauvais remake d’un film déjà vu trop de fois ,celui où l’on promet la lune et où l’on livre des cailloux.
Quarante ans, c’est une génération.
Le temps pour un enfant de devenir adulte, pour un rêve de devenir réalité… ou cauchemar.
Et pourtant, nous voici, à ressasser les mêmes maux, les mêmes blocages, les mêmes trahisons, les mêmes séries policières .
Alors oui, c’est flagrant.
La République a troqué ses bottes de sept lieues contre des sabots de plomb.
On avance à reculons, comme si le progrès faisait peur, comme si chaque pas en avant devait être compensé par deux pas en arrière.
Mais je crois aussi qu’une marche arrière peut cacher un virage.
L’histoire n’est pas une ligne droite, c’est une spirale.
Peut-être que ce recul n’est qu’un élan, un moment où l’on touche le fond avant de rebondir.
Reste à savoir si on se contente d’être spectateurs de cette lente dérive, ou si on prend la barre pour redresser le cap.
Moi, je refuse de croire que l’histoire s’écrit sans nous.
C’est une phrase qui claque comme une porte qu’on nous ferme au nez , l’histoire s’écrit sans nous.
Et pourtant, elle résonne avec un goût amer, celui de l’impuissance feinte ou réelle.
Regardez autour de vous !
Les décisions se prennent dans des tours d’ivoire, les débats se réduisent à du bruit, et la voix du peuple devient un écho lointain de sondages.
Qui écrit l’histoire aujourd’hui ?
Une élite déconnectée, des algorithmes froids, ou un système qui tourne en roue libre ?
Peut-être un mélange des trois…
Pendant ce temps, le citoyen moyen, celui qui bosse, qui rêve, qui aime, est relégué au rang de figurant dans le grand film du monde.
Mais attention, l’histoire n’est jamais totalement hors de portée.
Elle s’écrit parfois sans nous, oui, quand on baisse les bras, quand on se résigne, quand on accepte que d’autres tiennent la plume.
Mais elle peut aussi être reprise, réécrite, détournée.
Regarde les révolutions, les mouvements, les moments où des peuples ont soudain décidé que non, ils ne laisseraient pas l’histoire s’écrire sans eux.
Alors la vraie question n’est pas tant est-ce que l’histoire s’écrit sans nous ?, mais plutôt quand déciderons-nous de reprendre la plume ?
Et toi, mon ami (e), veux-tu être lecteur ou auteur ?
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