Poésie Française - L’Antillaise Ensorceleuse

Sous les palmiers où soupire le vent.

Elle marche, pieds nus, sur le sable brûlant.

Éclats d’ébène et feu de canne.

Sa peau murmure des légendes profanes.

Elle a dans l’œil l’éclair d’un cyclone.

Et dans le cœur, la paix d’un trône.

Un colibri dort dans sa voix.

Et son rire fait danser les bois.

Sa chevelure est liane et flamme.

Son parfum, muscade, coco et rame.

Chaque geste, un sortilège ancien.

Tiré du grimoire des anciens.

Elle ne parle pas, elle chante.

Et même les serpents la hantent.

Elle dompte l’homme d’un seul regard.

Le laisse errant, perdu, hagard.

L’Antillaise, dame de la mer.

Reine des nuits, des songes amers.

Elle est l’aurore et la fièvre.

La douce flèche, le souffle et le glaive.

Alors, voyageur, si tu la croises.

Ne lui tends pas la moindre phrase.

Un baiser d’elle vaut mille prières…

Mais son amour ?

Un éclair dans l’éphémère.