Il portait en lui cette tempête que trop de jeunes connaissent , un mélange de désespoir, de vengeance sourde, de détresse nue.
Son âme semblait chercher à tâtons, un fragment de lumière , un peu d’amour, un soupçon de tendresse ,une direction.
Mais il n’avait pour tout bagage qu’un silence familial, des douleurs ignorées ,des besoins présents et une santé vacillante que nul ne daigne voir et écouter.
Ce jeune homme n’était ni fou, ni dangereux.
Il était juste ,humain.
Mais dans un monde où l’humain a perdu sa valeur, que reste-t-il à ceux qui n’ont rien, même pas une oreille attentive ?
Un monde qui ne veut voir que la performance, le succès matériel, les corps sains ,sans poils et d'une âmes dociles.
Un monde qui, face à la souffrance invisible, détourne le regard et hausse les épaules.
⚜️ Le cri d’un monde qui s’effrite, qui s'auto-détruit.
Ce jeune n’est pas un cas isolé.
Il est le miroir d’une génération trop souvent brisée ,délaissées.
Une génération abandonnée sur les rives d’un système de santé saturé, d’une médecine trop souvent déshumanisée où les symptômes sont traités plus vite que les causes ,où les maux de l’âme n’ont pas de prescription.
Il cherchait juste être un jeune comme les autres ,être un être humain !
Il cherchait un médecin, un vrai, un passionné de savoir ,un info-man pour tracer le chemin.
Il cherchait pas un distributeur d’ordonnances, mais un artisan de l’écoute, un guérisseur du réel, quelqu’un qui regarde l’être avant de lire la fiche.
Il était prêt à tout, m’a-t-il dit, pour qu’on prenne enfin ses douleurs au sérieux.
Prêt à tout…
Ces mots m’ont glacé.
Sommes-nous devenus sourds à ce point ?
Voila la phrase qui a inspiré cette article.
À force de fermer les yeux, le monde crée des fantômes vivants, errant entre les murs des urgences et les couloirs du rejet.
⚜️ Philosophie d’une chute.
Ce n’est pas seulement une question de santé.
C’est une question de lien, de contact,d'une direction.
Ce jeune cherchait un fil, un tissage d’humanité.
Un mot, un regard, un geste qui dise : je te vois.
Car au fond, la détresse de la jeunesse n’est pas une maladie.
Elle est un appel.
Un appel à réapprendre la douceur, le romantisme ,la lenteur, l’écoute, la présence vraie.
Notre époque valorise la vitesse, mais la guérison demande du temps.
Elle exige qu’on s’assoie.
Qu’on écoute sans interrompre.
Qu’on touche sans gants ,parfois, avec l’âme nue.
Et que dire de la médecine ?
La médecine, autrefois art sacré, devient parfois commerce froid.
Et pourtant, il y a encore des soignants d’exception, qui résistent à la mécanique, qui soignent avec l’esprit autant qu’avec les mains.
Mais il faut les chercher,les trouvés et les jeunes comme celui que j’ai vu n’ont pas toujours la force, la patience de les trouver.
Une société malade de ses silences.
Voila ce que nous somme.
La société se dit malade ,oui, elle l’est.
Mais souvent, elle refuse d’écouter ses propres symptômes .
Les jeunes sans repères.
Les familles en miettes.
Les institutions débordées.
Et la solitude qui gagne, comme une moisissure silencieuse.
L’humain est devenu une case à cocher, un numéro de dossier, une statistique.
Et pourtant, il suffit parfois d’un regard pour inverser la chute.
⚜️ Épilogue d’un passant, d'un ami d'infortune, d'un humain qui cherche a comprendre.
Je ne sais pas où ce jeune est ,actuellement.
Peut-être a-t-il trouvé l’oreille tant espérée.
Peut-être s’est-il de nouveau heurté au mur de l’indifférence, de la déshumanisation.
Mais il m’a laissé son cri.
Et ce cri, je le transmets, je vous le partage ...
Car il est temps, chers lecteurs de redevenir des humains debout, des sentinelles du vivant, des passeurs de chaleur dans un monde glacial.
Ce jeune, c’est peut-être ton frère, ton voisin, ton cousin, ton fils…
Et si on tendait la main, au lieu de détourner les yeux ?
Et si la guérison du monde commençait par un peu plus d’attention ?
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