Vivre dans un logement insalubre, sans bail officiel, sans droit reconnu, c’est déjà une forme de clandestinité.
Des milliers de personnes en Guadeloupe et ailleurs n’apparaissent sur aucun contrat de location,voir un ,mais ,bidonné , dormants dans des conditions précaires, à la merci de marchands de sommeil qui abusent de leur vulnérabilité.
Ces habitants ne sont pas forcément sans papiers.
Ce sont aussi des citoyens français, des travailleurs précaires, des retraités avec une petite pension, des jeunes sans ressources, des handicapés.
Ils vivent cachés dans des logements informels, sans sécurité ni reconnaissance.
Il existe une clandestinité au sein même du monde du travail.
En Guadeloupe, comme ailleurs, des travailleurs non déclarés, sous-payés, parfois même exploités, se retrouvent dans des situations où ils n’ont aucun droit, aucun filet de protection.
Ne pas exister aux yeux de l’État dans le monde du travail, c’est aussi être clandestin dans son propre pays.
Certains citoyens français ou résidents légaux vivent aussi une forme de clandestinité administrative.
Perdus dans des méandres de paperasse, ils ne parviennent pas à obtenir leurs droits : pas d’adresse fixe, pas de compte en banque, pas de reconnaissance officielle de leur existence.
Être sans domicile fixe ou ne pas avoir de contrat de location officiel, c’est déjà vivre dans une zone grise, entre le légal et l’illégal.
Enfin, il existe une clandestinité plus insidieuse, celle qui ne se voit pas, celle qui ne fait pas de bruit.
Cette clandestinité silencieuse n’a rien à voir avec l’immigration irrégulière.
Elle concerne des personnes nées ici, des citoyens en règle, mais que le système laisse sur le bas-côté.
Ainsi, la clandestinité n’est pas qu’une affaire de sans-papiers.
Elle est aussi une conséquence de l’exclusion, de la pauvreté, du mal-logement, du travail précaire et du manque de reconnaissance sociale.
Il ne suffit pas d’avoir une carte d’identité française pour être pleinement citoyen.
Encore faut-il avoir un toit, un emploi déclaré, un accès aux droits, une place dans la société.
La véritable question n’est donc pas "Qui est clandestin ?", mais plutôt "Pourquoi certaines personnes sont-elles forcées de vivre dans l’ombre ?".
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