Vaccins à ARN auto-amplifiant, entre promesses sanitaires et zones d’ombre !



L’arrivée des vaccins à ARN auto-amplifiant dans les élevages de canards français ouvre un nouveau chapitre de la lutte contre l’influenza aviaire. 

Elle ouvre aussi, en filigrane, un débat encore fragile, porté par une poignée d’experts, d’agriculteurs et d'observateurs indépendants. 

À ce jour, l’état des connaissances publiques ressemble davantage à un terrain brumeux qu’à une carte précise.

D’abord, un constat. 

Aucune étude indépendante, publiée et conduite à large échelle, ne démontre que l’ARN vaccinal injecté aux canards puisse persister jusqu’à l’abattage, demeurer intact dans les muscles, le foie ou les graisses ou encore résister à la cuisson et à la digestion humaine. 

L’idée d’une « vaccination involontaire » par la consommation reste donc, pour l’heure, une hypothèse théorique séduisante pour certains, mais scientifiquement non étayée. 

Plusieurs spécialistes soulignent d’ailleurs l’absence de données publiques sur la biodistribution du vaccin dans l’animal, cet itinéraire secret par lequel une molécule circule, se dégrade ou persiste.

Les études existantes, souvent menées sur d’autres volailles ou dans des conditions expérimentales, ne répondent pas pleinement aux interrogations liées à un produit destiné à entrer dans la chaîne alimentaire. 

Les travaux publiés que l’on trouve dans des revues scientifiques, sur des plateformes comme ResearchGate, MDPI ou les bases documentaires du CDC éclairent certaines pistes mais ne tranchent rien de décisif.

Autre sujet sensible, la « piqûre accidentelle ». 

Les notices de nombreux vaccins vétérinaires à adjuvant huileux mentionnent un risque sévère en cas d’auto-injection, pouvant aller jusqu’à la nécrose locale. 

En revanche, aucune notice publique du vaccin à ARN auto-amplifiant utilisé en France ne décrit explicitement un risque comparable. 

Le silence peut résulter de données rassurantes ou d’un simple manque de publication accessible. 

Dans ce domaine, l’ignorance mérite d’être nommée.

Sur le terrain, les éleveurs avancent avec prudence.

 Gants, matériel sécurisé, rigueur gestuelle, la manipulation d’un vaccin quel qu’il soit ne souffre jamais la négligence. 

Beaucoup réclament des informations complètes, notice intégrale, études de sécurité, durée de présence éventuelle du produit dans les tissus, délais d’abattage à respecter. 

Une exigence légitime, nourrie par la nouveauté de la technologie et par l’absence de recul. 

Car même vaccinés, les élevages ne sont pas imperméables, l’illusion d’une immunité totale serait un mirage dangereux, comme le rappelle le ministère de l’Agriculture.

Reste la question essentielle  où se situe la frontière entre vigilance et inquiétude disproportionnée ? 

Dans ce dossier, le manque de données publiques ouvre la voie à toutes les lectures. 

Certaines raisonnables, d’autres plus aventureuses. 

Le rôle du journalisme est d’enquêter patiemment dans cette grisaille de distinguer le plausible de l’inféré, l’inconnu du fantasmé.

La vérité, pour l’instant, se tient dans un clair-obscur , entre des bénéfices sanitaires réels pour les élevages, une innovation scientifique prometteuse et des questions encore sans réponse. 

Le débat n’exige ni frayeur, ni foi aveugle. 

Il appelle plutôt ce regard ancien, forgé par les traditions paysannes, la prudence robuste, les deux pieds dans la terre, l’esprit ouvert, mais jamais dupe.

Dans les campagnes comme dans les laboratoires, l’avenir se construit à la lumière de ce qui est prouvé et non de ce qui est simplement possible.



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