Pourquoi surtaxe-t-on le tabac, mais pas (ou si peu) le gazole ?
Mystère ?
Non. Injustice ? Peut-être.
Hypocrisie ?
Allons creuser…
Installons-nous dans la case à palabres de la République, entre une feuille de tabac séchée et un nuage noir d’échappement et que le verbe commence !
🚬 Le tabac : l’ennemi fiscal idéal
Le tabac, c’est le bouc émissaire parfait.
On le dévore, on le maudit, et on le ponctionne.
Pourquoi on le surtaxe ?
Parce que c’est facile.
Personne ne défendra le tabac à l’Assemblée.
Même les fumeurs en ont honte.
Parce que ça rapporte.
En 2023, plus de 13 milliards d’euros de taxes sur les cigarettes en France.
Parce qu’il tue.
Et que cela coûte aussi à la Sécurité sociale (16 milliards, dit-on), donc la taxe devient « mesure sanitaire ».
Parce qu’il est visible.
Le paquet, l’odeur, les poumons noirs : tout le monde comprend.
Le tabac, c’est le voleur qu’on attrape. Alors on le fouille, on le dépouille, et on en fait un exemple moral :
« Regardez les jeunes, fumer c’est mal… et cher. »
🚛 Le gazole : l’ange noir protégé
Et pendant ce temps-là, le gazole, ce nectar des diesels, passe entre les gouttes fiscales comme un voleur invisible.
Pourquoi n’est-il pas autant taxé ?
Parce qu’il est utile.
Camions, tracteurs, fourgonnettes, ambulances, bus, taxis…
Le gazole fait rouler l’économie.
Parce qu’il est populaire.
Dans les campagnes, les zones périurbaines, et chez les artisans, on roule au diesel.
Taxer trop fort, c’est risquer une révolte sociale.
Parce que l’État en est dépendant.
Moins visible, moins ciblé, mais indispensable au fonctionnement du pays.
Parce qu’on a peur des gilets jaunes.
Rappelle-toi 2018 : une hausse de taxe sur le gazole, et le pays a tremblé sur ses fondations.
Résultat : en France, le gazole a longtemps été moins taxé que l’essence, et reste bien moins taxé que le tabac, malgré sa toxicité.
🧮 Petit comparatif fiscal
Produit Taxe moyenne (%) Justification officielle Impact réel
Tabac 80-85% du prix Santé publique, dissuasion Très élevé
Gazole 55-60% du prix Contribution énergétique Pollution + morts invisibles
🎭 La vérité nue et sans fard
Ce n’est pas une affaire de santé publique, mais de stratégie politique et économique.
On surtaxe ce qui ne fait pas gronder la rue, ce qui est facile à pointer du doigt.
Le tabac, c’est le pécheur solitaire, que l’on punit.
Le gazole, c’est le péché collectif, que l’on cache sous le tapis du progrès.
« Le fumeur paie pour ses poumons,
Le pollueur roule pour ses patrons.
Et l’État, dans ce grand théâtre,
Cueille où c’est simple, évite le désastre. »
🌱 Conclusion (et petite révolte douce)
Surtaxer le tabac et pas le gazole, c’est comme punir l’homme qui allume une bougie, mais fermer les yeux sur celui qui met le feu à la forêt.
Si vraiment on voulait aligner la fiscalité sur la santé, on taxerait les SUV, les avions low cost, les pesticides, et le gazole — tout en allégeant la vie saine : fruits, vélos, air pur et poésie.
Mais ça… c’est pour demain.
Si nous l’écrivons ensemble.
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