Marseille, laboratoire des promesses en l’air !



Marseille « en grand ». 

Le slogan sonne large. 

La réalité, elle, se rétrécit dans les ruelles où le narcotrafic impose sa loi. 

Face à cette économie parallèle qui recrute plus vite que la République ne protège, l’exécutif promet la fermeté. 

Emmanuel Macron l’affirme , la main ne tremblera pas. 

Traduction politique , annonces musclées, éléments de langage bien huilés et une nouvelle mesure phare brandie comme un talisman, 500 euros d’amende pour les consommateurs.

La logique de la vitrine

Punir l’usager pour assécher le trafic. 

L’idée est simple, presque séduisante. 

Trop simple. 

Elle repose sur une fiction commode , le consommateur rationnel, dissuadé par le montant, qui ferait s’effondrer les réseaux par civisme soudain. 

Dans les faits, le trafic s’adapte, les prix se déplacent et les quartiers restent pris en étau.

Une fermeté à géométrie variable

Cinq cents euros. 

Une somme lourde pour les précaires, anodine pour les plus aisés. 

La sanction frappe d’abord ceux qui sont visibles, contrôlables, souvent les mêmes. 

Pendant ce temps, les têtes de réseau restent loin des trottoirs et des procès-verbaux. 

La main ne tremble pas, mais elle ne saisit pas toujours là où ça fait mal.

La communication comme tranquillisant

« Tout va bien ». 

Ou plutôt , tout est sous contrôle. 

Le message rassure à distance, mais sur place, il sonne creux. 

À Marseille, les habitants savent reconnaître la différence entre une politique publique et une opération de communication. 

Multiplier les annonces sans résultats durables, c’est transformer la parole de l’État en bruit de fond.

Ce que révèle l’amende

L’amende à 500 euros n’est pas une stratégie , c’est un symbole. 

Un signal envoyé plus aux électeurs qu’aux trafiquants. 

Elle donne l’illusion de l’action immédiate, sans affronter le cœur du problème , pauvreté, décrochage scolaire, justice saturée, lenteur des enquêtes financières, absence de perspectives.

Marseille n’a pas besoin d’un État qui parle fort. 

Elle a besoin d’un État qui tient bon, longtemps. 

La fermeté réelle ne se mesure pas au montant d’une amende, mais à la capacité de transformer le terrain. 

Le reste, aussi spectaculaire soit-il, finit comme les promesses en l’air , dissipé avant d’avoir touché le sol.




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