Esclavages et L’église ,le nœud des contradictions


 Voilà un sujet brûlant comme un flambeau dans la nuit coloniale, un nœud d’histoire où s’entrelacent croix, chaînes et contradictions. 

L’église et l’esclavage : deux mondes qu’on aurait crus opposés ,l’un prêchant l’amour du prochain, l’autre le réduisant à la condition de bétail. 

Et pourtant…

Asseyons-nous à l’ombre du baobab du savoir et ouvrons le vieux grimoire de l’histoire. 

Je vais vous offrir un débat nuancé, dans un style vivant, poétique et sans complaisance.


🕍L’Église, cette grande Dame aux mains pleines de paradoxes…

D’un côté, elle brandit le crucifix. 

De l’autre, elle a souvent fermé les yeux sur les chaînes.

 Pourquoi ?

🩸1. Un rôle de justification morale

Durant l’époque coloniale, l’Église catholique (et protestante aussi, selon les régions) a souvent béni les conquêtes, les colonies, et par extension… l’esclavage.

Des théologiens et missionnaires ont avancé que les Africains étaient des "païens" à "civiliser". 

Baptiser un esclave, c’était parfois vu comme un "acte de charité", même si on le fouettait après.

La fameuse doctrine de "l’ordre naturel" justifiait que certains naissent pour diriger, d'autres pour servir.

Exemple : En 1452, la bulle Dum Diversas du pape Nicolas V autorise les rois portugais à "envahir, conquérir, réduire en servitude perpétuelle" les "sarrasins, païens et autres ennemis du Christ"...

📿Mais l’Église, c’est aussi des voix qui ont résisté…

Oui, il serait injuste de la peindre tout entière aux couleurs de l’oppression.

Des prêtres, des moines, des abbés, notamment chez les dominicains ou les jésuites, ont dénoncé l’esclavage.

Bartolomé de Las Casas, en Amérique espagnole, au XVIe siècle, s’élève contre les violences faites aux Indigènes.

Plus tard, au XIXe siècle, des figures comme l’abbé Grégoire (en France) militent pour l’abolition et la reconnaissance des Noirs.

Mais ces voix furent souvent minoritaires, et étouffées par le grand vent des intérêts économiques.

⛪Et dans les colonies ?

Là, c’est plus complexe encore. 

L’Église était présente dans la vie quotidienne :

Elle baptisait les esclaves, les mariait, leur apprenait parfois à lire, mais elle n’exigeait pas pour autant leur libération.

Des prêtres possédaient des esclaves eux-mêmes, surtout dans les colonies françaises, espagnoles ou portugaises.

Les curés prêchaient parfois la "soumission", citant Saint Paul : "Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair." (Éphésiens 6:5)

L’Église s’est donc rendue complice, consciemment ou non, du système esclavagiste.

🔔Un tournant tardif et politique

Ce n’est qu’au XIXe siècle, sous la pression des mouvements abolitionnistes, que l’Église commence à changer de ton.

En 1839, le pape Grégoire XVI condamne l’esclavage dans sa bulle In Supremo Apostolatus.

Mais même là, les effets sont mous, car les États catholiques continuent la traite jusqu’au milieu du siècle…

🧠Alors ? 

L’Église, complice ou rédemptrice ?

Le débat reste ouvert, comme une plaie dans la mémoire des peuples.


👉 Complice, oui, dans la mesure où elle a légitimé, béni, ou toléré l’inhumain.

👉 Rédemptrice, parfois, par des voix courageuses, par des figures de résistance spirituelle, par l’éducation…


Mais l’histoire, ô frère de l’île et de la pluie, n’est jamais une ligne droite. 

Elle est sinueuse comme un fleuve caraïbe entre mangrove et roches volcaniques.


✊🏾Conclusion en rythme et en feu :

Entre l’autel et la plantation,

Le Christ pleure, le maître bénit.

L’Église a prié pour l’émancipation,

Mais trop souvent, elle a dormi.


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