Et si, à force de vouloir incarner le divin, l’homme ne faisait que précipiter sa propre ruine ?
La Palestine, terre meurtrie, résistante, poétique même dans sa douleur, semble avoir un jour scellé son sort en portant au pouvoir le Hamas.
Non sans raison, non sans colère, mais peut-être, sans avenir.
Le Hamas, fruit d’une exaspération est aussi le symptôme d’un monde désespéré où la justice a déserté où les humiliations accumulées forgent des votes de rage.
Mais derrière les slogans de liberté se cache un autre monstre, celui de l’État religieux, ce golem qui, sous prétexte de foi, impose le dogme, bâillonne la dissidence et transforme la Terre en purgatoire.
Faut-il s’étonner, alors, que le Hamas, tout en incarnant la résistance pour certains, devienne aussi une machine à guerre religieuse, rêvant de raser Israël, un autre État religieux ?
Deux théocraties rêvent leur salut dans la disparition de l’autre.
Deux absolus se heurtent.
Et au milieu, des mères, des enfants, des champs brûlés, des poètes étouffés sous les gravats.
L’Histoire nous l’a déjà murmuré, souvent en lettres de sang, quand le pouvoir s’agenouille devant Dieu, il ne tarde pas à faire plier les hommes.
La religion peut élever l’âme, mais elle n’a jamais su administrer la cité sans engendrer des murs, des peurs, des inquisitions.
Le prophète devient général et le sermon se change en décret.
Alors oui, la Palestine, en donnant les clés au Hamas, a peut-être gravé son sort dans une dalle d’airain.
Mais pouvait-elle vraiment choisir autrement ?
Prisonnière d’un blocus, enfermée dans des murs visibles et invisibles, trahie par les puissants, ignorée par les tièdes, elle a crié vers le ciel et c’est une milice qui lui a répondu.
La vraie question est peut-être là, quelle alternative a-t-on laissé aux peuples quand ils n'ont plus foi ,ni en les États, ni en les institutions, ni en les droits humains ?
Ils se tournent vers la mosquée, le temple ou l’église, espérant un miracle.
Et souvent, c’est une guerre qui arrive.
À force de mêler la couronne et le crucifix, le sabre et la sourate, le fusil et le minaret.
Nous n’élevons pas des nations, nous forgeons des tombeaux.
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