Quand l’État confond justice et avidité, la confiance s’évapore
le dépouillage collectif , c’est la peur ancienne et souvent légitime ,que l’État, sous couvert de justice sociale, finisse par grignoter la liberté concrète des citoyens , celle de disposer du fruit de leur travail, de le transmettre, de bâtir un patrimoine.
Mais il faut se méfier des slogans , la réalité est plus grise, plus tortueuse que le simple vol ou la simple vertu.
Regardons les faits avant la passion.
En France, 80 % des successions sont aujourd’hui quasi exonérées d’impôt.
Le système d’abattements est généreux pour les enfants et petits-enfants , un parent peut transmettre environ 100 000 € par enfant tous les quinze ans sans taxation.
La fiscalité actuelle pèse surtout sur les très grosses transmissions (plusieurs millions d’euros).
Ce n’est donc pas, en l’état, un « pillage » généralisé.
Mais l’enjeu politique est ailleurs ,certains partis, notamment à gauche, veulent étendre la progressivité et réduire les niches qui permettent aux plus riches d’échapper à l’impôt.
C’est là que naît la crainte d’un basculement, d’une logique d’équité à une logique de prédation.
Historiquement, chaque fois qu’un État a manqué d’argent, il a tenté de puiser dans le patrimoine des citoyens , Révolution française (les assignats, les biens nationaux), après-guerre (l’impôt exceptionnel sur le capital de 1945), crise financière de 2012 (ISF reconfiguré).
À chaque fois, la même dialectique , « solidarité » pour les uns, « spoliation » pour les autres.
La question n’est donc pas nouvelle , où se situe la ligne de partage entre contribution et confiscation ?
Philosophiquement, le fond du débat est simple .
Si l’héritage devient le principal moteur des inégalités, un rééquilibrage semble juste.
Si la fiscalité s’étend au point de décourager la transmission, d’assécher la classe moyenne, alors c’est le lien de confiance qui se rompt.
Un impôt ne devient « dépouillage » que lorsqu’il ne finance plus un bien commun tangible , éducation, santé, infrastructures , mais se perd dans la machine administrative sans contrepartie visible.
On en revient à une idée de Montesquieu .
« Les impôts sont le prix de la liberté , leur excès en est la ruine. »
Tout dépend donc du dosage, de la transparence et du consentement collectif.
Le danger n’est pas tant la taxe en soi, que le sentiment que l’État s’arroge sans rendre compte.
On peut prolonger cette réflexion et si, au lieu d’un impôt plus lourd, on imaginait un contrat social plus clair ?
Un système où chaque euro prélevé serait traçable, réinvesti localement, visible dans la vie quotidienne , une fiscalité de confiance, pas de contrainte.
La vraie bataille, ce n’est peut-être pas contre l’impôt, mais contre l’opacité.
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