Il fut un temps où l’ennemi portait un uniforme.
Aujourd’hui, il se parfume, prend l’avion low-cost, collectionne les montres en or et s’autoproclame victime tout en tordant le bras du voisin.
La morale ?
Un accessoire d’époque, relégué dans la vitrine poussiéreuse des idéaux périmés.
Dans certaines îles gorgées de soleil, on pourrait croire à un paradis.
Les cartes postales mentent, derrière le bleu des lagons, l’âme s’échange au marché noir, contre quelques billets froissés, un SUV rutilant ou un collier de fausses perles.
Les héros du quotidien ?
Ceux qui savent dire “tais-toi, j’ai plus d’argent que toi”.
La poésie est morte étranglée par un billet de banque.
Être blanc, là-bas, c’est être coupable par avance.
Coupable d’être le descendant d’un fantasme historique, même si ton arbre généalogique ne porte aucun fruit pourri de ce passé-là.
Coupable aussi de respirer un air que certains estiment leur appartenir.
Car quand le bateau prend l’eau, il faut bien trouver un coupable et la peau pâle offre une surface idéale pour lancer des pierres.
Mais attention, ici, le racisme se déguise en “mémoire”, la haine se farde en “justice”.
Une hypocrisie cousue main, vendue sur l’étal d’un marché où l’idéologie se monnaye mieux que les bananes.
Et quand on dénonce cette comédie, on vous accuse de “ne pas comprendre la culture locale”.
Comme si voyager, rencontrer l’Autre, vivre dans sa langue, apprendre ses silences, ne valait rien face à la sacro-sainte carte communautaire.
Le communautarisme ?
Un mur peint aux couleurs de la diversité.
Beau de loin, hideux de près.
Il enferme autant qu’il protège, il divise autant qu’il unit.
Mais il rassure, il suffit de rester entre soi pour ne pas être bousculé par le réel.
Voyager, découvrir, confronter ses certitudes ?
Trop dangereux.
On préfère les certitudes en kit, livrées avec mode d’emploi idéologique.
Pendant ce temps, le monde brûle.
Mais les incendies sont beaux vus depuis la piscine à débordement.
L’odeur de fumée ne traverse pas le parfum de luxe.
L’urgence, ce n’est pas la planète, c’est le prochain iPhone, la prochaine paire de lunettes, la prochaine photo sur Instagram avec filtre “ciel plus bleu que bleu”.
Alors oui, le monde est à l’envers.
Le diable ne se cache plus, il sourit pour la caméra, il lève son verre à la santé de nos illusions.
Et nous ?
Nous applaudissons.
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