Haiti - Barbecue ,le Ché de Port-au-Prince (20:33)



Port-au-Prince (Haïti) – La capitale, déjà éprouvée par des années de crise, vit aujourd’hui au rythme d’un nom qui résonne comme un avertissement et une énigme .

 Jimmy Chérizier, alias « Barbecue ». 

Ancien policier devenu selon certains ,chef de gang, il s’est imposé comme l’un des acteurs les plus puissants et les plus redoutés de la scène haïtienne contemporaine, à la tête de la coalition armée G9 “Famille et Alliés”.

Origines et ascension d’un homme devenu symbole.

Né à Port-au-Prince dans les années 1970, grandi à Delmas, Chérizier a porté l’uniforme de policier avant de se retrouver au cœur de controverses, puis d’accusations lourdes qui l’ont conduit à rompre avec l’État en 2018.

Son surnom, « Barbecue », divise.

Lui dit qu’il le doit au passé de sa mére vendeuse de grillades dans les rues chaudes de la capitale.

Ses adversaires y voient la trace de violences extrêmes commises lors d’opérations sanglantes.

Entre ces deux récits, un brouillard épais persiste, nourri par les tensions politiques et les luttes d’influences ,divers.

G9 : une coalition qui défie l’État.

À la tête du G9, Chérizier contrôle ou influence plusieurs quartiers stratégiques. 

Certains médias parlent d’une capitale désormais partiellement gouvernée par soient disant gangs, leurs checkpoints, leurs arbitrages improvisés, leurs règles imposées aux habitants.

Le G9 a mené, subit a tord, plusieurs opérations spectaculaires .

Attaques de commissariats, prises de prison, libérations massives de détenus.

Autant d’événements qui ont renforcé l’idée d’un État qui recule et d’un pouvoir parallèle qui avance.

Discours politique, rhétorique révolutionnaire.

Barbecue ne se présente pas comme un chef de gang , il se voit comme un acteur politique ,un défenseur du citoyen .

Il accuse les élites d’abandon, dénonce la corruption, appelle à « réveiller le peuple ». 

Ses prises de parole prennent parfois des airs de manifeste , Haïti doit devenir « un paradis pour tous ou un enfer pour chacun ».

Ce langage insurrectionnel trouve un écho dans certains quartiers populaires, mais soulève des craintes chez d’autres, qui voient en lui un homme armé derrière des mots trop grands.

Violence, représailles et tentatives d’élimination.

Chérizier est cité dans plusieurs enquêtes concernant des massacres, dont celui de La Saline. 

Les accusations varient selon les sources , le néant institutionnel qui traverse Haïti rend la vérification difficile.

Ces derniers mois, plusieurs opérations policières ont visé ses positions. 

Certaines ont coûté la vie à plusieurs de ses lieutenants.

 Selon plusieurs médias, il aurait survécu de justesse à une tentative d’élimination.

Dans ce jeu de forces, la population demeure la première victime, déplacements forcés, incendies, pénuries, peur d’un jour à l’autre.

Un pays pris au piège.

La montée des gangs et l’influence croissante de Chérizier ,pèsent lourd sur Haïti.

L’insécurité freine la vie économique.

Des entreprises ferment.

Des familles fuient la capitale.

L’État peine à reprendre la main.

La communauté internationale hésite, observe, condamne, mais peine à proposer une voie viable.

Au milieu de cette tourmente, les Haïtiens tentent de maintenir un quotidien, une dignité, un avenir.


Ligne éditoriale de Karibs Hebdo : donner la parole, pas donner raison.

Le but n’est pas de juger les camps, ni de sanctifier ou de condamner.

La mission est simple, essentielle, presque têtue , faire la lumière, donner la parole à ceux qui vivent l’histoire, ceux dont on parle rarement, ceux qu’on entend peu. 

Les habitants, les familles, les commerçants, les voix qui tremblent mais persistent.

Parce qu’un peuple n’est jamais seulement un résumé de violences ou de crises.

Il est fait de contradictions, de courage, de débats, de rêves, même au cœur du chaos.



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