Il y a quarante ans, dans un train qui m’emmenait vers l’internat de Niort, j’ai croisé deux hommes qu’on n’oublie pas.
Deux bérets verts, gueules cassées de fête et d’aventure, le rire haut, la main lourde mais le cœur immense.
Ils buvaient, plaisantaient, se chamaillaient et pourtant, derrière leurs excès, on devinait un code d’honneur simple et sans fioritures , protéger les leurs, faire taire les voyous, rappeler à chacun où se trouvent les limites.
Leur délire à eux n’était pas de s’étendre au soleil sur la plage de Royan.
Non, leur plaisir, c’était de descendre dans les boîtes de nuit de la région, non pour briller sur la piste, mais pour tenir la porte, imposer le respect et quand il le fallait, distribuer des claques à ceux qui en abusaient.
Pas par cruauté, mais parce qu’ils savaient que dans la rue, les discours s’épuisent vite et qu’une gifle bien placée vaut parfois plus qu’une leçon de morale.
Ces deux-là avaient compris ce que beaucoup ont oublié , dans ce monde, tu es le loup ou tu es le mouton.
Leur violence n’était pas gratuite, elle était une réponse, une manière rugueuse de tenir tête aux malsains.
Et sous leur dure carapace, il y avait de la générosité, une fraternité brute, presque chevaleresque.
Aujourd’hui, la France vacille devant l’arrogance de ceux qui testent sans cesse les limites, devant l’insolence et les incivilités répétées.
Les lois se multiplient, les caméras surveillent, mais le désordre continue.
Ce qui manque, ce n’est pas un arsenal réglementaire supplémentaire, c’est une colonne vertébrale, des figures capables d’incarner l’autorité et d’imposer le respect.
Je ne prône pas la violence pour la violence.
Mais je me souviens de ces deux hommes ,ces deux soldats d'élites ,croisés dans un train, deux loups au grand cœur.
Ils savaient qu’il est des instants où la fermeté ne se négocie pas.
Peut-être est-ce cela, justement, que la France devrait retrouver.
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