Éduquer les enfants à aimer l’argent,est ce la solution de long terme ?

Ah, vaste question que celle-là et drôlement piquante, que pose un de nos lecteur ,car elle touche au cœur de notre rapport collectif à la valeur, au travail et à la mesure du bonheur.

 Éduquer les enfants à aimer l’argent , formule qui claque, mais qui mérite d’être disséquée avec la patience d’un vieux philosophe et l’œil amusé d’un conteur.

Commençons par distinguer deux mots qui se cachent sous ce verbe aimer. 

Aimer l’argent comme fin, c’est adorer son pouvoir, son prestige, son éclat. 

C’est courir après un mirage brillant, souvent au détriment de l’humain. 

Mais aimer l’argent comme moyen, c’est comprendre ce qu’il représente, le fruit d’un effort, un outil d’échange, une liberté de choix, un instrument pour bâtir. 

Là, l’amour devient lucide, non servile.

Éduquer un enfant à aimer le pouvoir de l’argent, c’est semer la graine de la cupidité et la cupidité, lorsqu’elle grandit, étouffe l’empathie, la curiosité et la créativité. 

On obtient alors des adultes qui savent « faire de l’argent », mais qui ignorent pourquoi ils le font.

À l’inverse, éduquer un enfant à comprendre la valeur de l’argent , ce qu’il coûte, ce qu’il permet, ce qu’il ne peut pas acheter, c’est l’armer d’un sens économique et moral à la fois. 

Ce n’est pas aimer l’argent, c’est aimer la liberté qu’apporte la responsabilité.

Sur le long terme, un peuple qui aime l’argent pour lui-même devient vulnérable à la manipulation, à la corruption et à la frustration. 

L’économie prospère, mais les cœurs se dessèchent. 

Tandis qu’un peuple qui respecte l’argent sans l’idolâtrer apprend à investir dans le bien commun, éducation, recherche, écologie, culture.

Autrement dit , si l’amour de l’argent devient une religion, la société perd son âme. 

Mais si la compréhension de l’argent devient une pédagogie de la mesure, alors l’équilibre renaît entre le désir et la sagesse.

Pour éduquer à long terme, il ne faut donc pas enseigner à aimer l’argent, mais à dialoguer avec lui. 

Lui parler comme à un ami puissant et capricieux, utile, mais pas digne de régner. 

L’enfant doit apprendre que la vraie richesse se compte en autonomie, en connaissances, en liens humains et que l’argent, bien utilisé, peut être le levier de ces richesses-là.

Ce n’est pas un sermon anti-argent, c’est un plaidoyer pour la hiérarchie des valeurs. 

L’argent, oui, mais comme serviteur, jamais comme maître.


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