L’ONU devient-elle immorale ?



Pour y répondre, il faut d’abord se rappeler ce qu’est l’ONU , une grande table ronde des nations, née des cendres de 1945, avec une promesse  « plus jamais ça ». 

Sa vocation affichée , maintenir la paix, protéger les droits humains, favoriser la coopération.

Mais l’ONU n’est pas une conscience pure flottant au-dessus du monde. 

C’est un miroir déformant des rapports de force. 

Quand les grandes puissances au Conseil de sécurité brandissent leur droit de veto comme un bouclier pour couvrir leurs propres intérêts, alors oui, l’ONU peut paraître sourde à l’éthique. 

Quand certaines résolutions restent lettres mortes tandis que d’autres s’abattent avec vigueur, l’accusation d’immoralité prend racine.

Cependant, il y a deux visages à l’ONU.

L’un est politique, souvent cynique, soumis aux jeux d’influence et à la géopolitique brutale.

L’autre est humanitaire , agences, casques bleus, missions médicales, programmes alimentaires, défense des réfugiés. 

Ce visage-là agit, parfois maladroitement, mais avec une sincérité qui sauve des millions de vies.

Alors, immorale ? 

Je dirais plutôt , traversée de contradictions. 

Pas un temple de vertu, mais une arène où la morale et l’intérêt national s’affrontent sans cesse. 

L’ONU n’est pas au-dessus de l’humanité , elle est le reflet de nos tensions, de nos hypocrisies, mais aussi de nos élans solidaires.

Si elle « devient immorale », c’est parce que ses membres , les États, donc nous collectivement , cèdent à la tentation de l’intérêt particulier au détriment du bien commun. 

L’ONU n’est pas un dieu qui chute , c’est une maison commune dont les habitants se querellent.

La vraie question, peut-être, n’est pas « L’ONU devient-elle immorale ? », mais , sommes-nous encore capables d’exiger d’elle qu’elle incarne un idéal moral au-dessus des calculs ?


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